L’avenir de la digue du Vauvray à l’étude

L’avenir de la digue du Vauvray à l’étude

crue 1910 à Saint-Pierre du Vauvray

L’avenir de la digue du Vauvray passe par par la restauration des ouvrages qui ont souffert du temps et du manque d’entretien. Voire même des dégâts causés volontairement, ou par négligence, face à un aléa mal évalué.

L’étude conduite par le CEREMA semble toutefois aboutir à un consensus pour la restauration de tout le système d’endiguement du Vauvray (Saint-Pierre Saint-Etienne).

Dans le cadre du projet de PGRI (Plan de Gestion des Risques d’Inondations) 2022-2027, vous pouvez vous exprimer, donner votre avis et commentaires sur les actions préconisées sur l’eau et les risques d’inondations. C’est ici.

Les quatre grands objectifs pour le bassin Seine-Normandie afin de réduire les conséquences des inondations sur la santé humaine, l’activité économique, le patrimoine et l’environnement :

  1. Aménager les territoires de manière résiliente pour réduire leur vulnérabilité ;
  2. Agir sur l’aléa pour augmenter la sécurité des personnes et réduire le coût des dommages ;
  3. Améliorer la prévision des phénomènes hydro-météorologiques et se préparer à gérer la crise ;
  4. Mobiliser tous les acteurs au service de la connaissance et de la culture du risque.

Vous trouverez un extrait du plan et des actions en bas de page.

donnez-votre-avis
crue 1910 à Saint-Pierre du Vauvray

« On éprouve des craintes pour les communes de Saint-Pierre-du-Vauvray et de Saint-Etienne-du-Vauvray.
Ces deux communes se trouvent en effet au-dessous du niveau actuel de la Seine. Le service des Ponts-et- Chaussées, pour essayer d’éviter une inondation, a organisé un service au moyen d’une trentaine de tombereaux pour exhausser le plus haut et le plus solidement possible la digue en aval du pont de Saint-Pierre-du-Vauvray, digue qui protège les deux communes en question.
On craint cependant de ne pouvoir empêcher le débordement de ce côté, d’autant que le niveau du fleuve s’élève d’une façon continuelle. La plaine située entre Léry, Poses, Amfreville-sous-les-Monts, le Manoir, Alizay, Igoville, Sotteville-sous-le-Val, Criquebeuf et Pont-de-l’Arche ne forme plus qu’un immense lac de 4 à 6 km de large à certains endroits et d’une douzaine de km de long. (…) Poses et son hameau Le Mesnil-de-Poses sont maintenant inondés. 1er février 1910»

Neutraliser ou restaurer la digue ?

Faut-il neutraliser la digue ? Quitte à se laisser submerger en cas de crue (l’évacuation des eaux serait plus rapide), ou la restaurer ?
5 290 000 € pour restaurer la digue, ce n’est pas donné, d’autant que cela n’est utile qu’en cas de crue. Malheureusement, nous y sommes confrontés de plus en plus fréquemment. Et nnous devons vous préparer à un crue trentennale, et même centennale. Nous savons qu’elles seraient graves, il s’agit de limiter les dommages au maximum.

Mais le montant des dommages serait autrement plus effrayant si l’on ne répare pas cette digue avant qu’une nouvelle crue de cette importance n’advienne.

A titre d’information, les inondations de mai et juin 2016 ont coûté plus de 1,4 milliard d’euros.

Le système d’endiguement est censé protéger Saint-Pierre du Vauvray d’une crue centennale (type 1910) – 30 cm (la hauteur de la crue de 1910 moins 30 centimètres – cote de 9.55 m Lallemand au lieu dit Bas de Poses).

Une crue centennale ne désigne pas une crue qui survient tous les cent ans, mais une crue qui a une chance sur cent tous les ans d’atteindre ou dépasser un niveau et un débit donné.

En l’état, la digue est si abîmée qu’elle ne peut plus protéger la commune d’une crue centennale, ni même trentennale : habitations, entreprises – dont une classée pour la protection de l’environnement, et même les Hauts-Prés, un champ captant capital pour l’Agglomération. Il alimente en eau potable 40 000 habitants de l’Agglo Seine-Eure.

Nous sommes tous à espérer chaque année que ce ne sera pas pour cette année.

On voit, ci-dessus, la digue (matérialisée en jaune) qui protège les communes du Vauvray. Elle est constituée de 2 digues :

  • La digue de Seine, dont le point bas commence à l’Hostellerie ;

carrefour des digues transversales et longitudinales

  • La digue transversale, qu’il est difficile de noter au premier coup d’œil. Elle rejoint la chaussée de l’Andelle (RD 110, direction Val-de-Reuil), puis longe la RD 71 (route de Louviers).

digue transversale RD 110 - chaussée de l'AndelleOn voit ci-dessus la partie de la digue transversale qui relie la RD 110 à la digue longitudinale (en bord de Seine).La digue transversale se compose de la RD 110 et de la RD 71

Si la partie de la digue que constituent les départementales D110 et D71 sont en parfait état (et il serait difficile de les « effacer »), ce n’est pas le cas des autres parties, très abîmées faute d’entretien, trouées, recouverte d’une végétation arbustive envahissante. La berge est érodée, les souches d’arbres morts basculent, emportant la terre, les gabions de protection de délitent…

Le choix qui reste, c’est : efface-t-on la digue ou la restaurons-nous ? La municipalité souhaite la restauration de la digue, pour le bien de tous.

Un système d’endiguement complexe

Il doit répondre à plusieurs contraintes :

  • Résister à la poussée de l’eau et être auto-stable (remblai ou mur), et résister à la charge mécanique ;
  • Résister aux à l’érosion externe côté fleuve ;
  • Résister aux écoulements internes ;
  • Résister à la surverse (évacuation par débordement à la partie supérieure de la digue).
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Heureusement, dans les crues que l’on a connues ces dernières années, le sol karstique permet une remontée de nappe qui oppose une poussée inverse à celle de la Seine en période de crue.

Mais l’état très dégradé du système d’endiguement ne permettrait pas d’éviter la rupture de la digue en cas de crue majeure attendue.

Le rapport bénéfices/risque est très largement au bénéfice de la restauration du système d’endiguement.

La crue centennale est considérée comme ayant 1% de chances de subvenir chaque année. Or, depuis 110 ans, il n’y a pas eu de crue centennale.
Le risque devient trop grand chaque année pour tergiverser : le coût tant économique, social, qu’environnemental serait pharaonique.

La solution du CEREMA

enrochement de la digue - CEREMA

Comme pour la digue transversale, le dessouchage des arbres de grande taille risque de largement déstructurer le corps de la digue. La mise en place de la protection de talus devra s’accompagner, d’une reconstitution de la digue.

Les coûts de ces travaux est estimé à :

  • 400 000 € HT pour l’abattage et le dessouchage ;
  • 3 800 000 € HT pour la mise en place d’une protection en enrochements et la reconstitution partielle du corps de la digue.

Cette estimation est basée sur une reconstruction à l’identique du profil de la digue et d’une hauteur de protection en enrochements estimée à 6 m.
Les palplanches permettent de protéger le linéaire contre l’érosion externe, due à l’écoulement fluvial et au batillage, mais est plus onéreuse et n’offre pas d’habitat pour les espèces aquatiques.

Le coût des dommages sera donné lors de la phase suivante de l’étude.

État de la digue :

L’analyse du CEREMA en 2015 conclut que les remblais sont en état « mauvais » à « très mauvais » sur presque la totalité du linéaire étudié et que le risque de rupture est très élevé y compris pour des crues faibles de la Seine.

La probabilité d’une rupture brutale suite à une mise en charge hydraulique en cas de crue de la Seine pour les remblais situés le long de la zone ZP1 (Saint-Pierre du Vauvray), représente un potentiel de danger compte tenu de leur mauvais état.

L’Agglo Seine-Eure souhaite dans un premier temps évaluer les coûts liés à la remise en état de l’ouvrage afin de réduire son potentiel de rupture et de le rendre opérationnel en cas de crue de la Seine. En fonction des montants estimés dans la première phase, l’Agglomération s’orientera soit vers une réhabilitation, soit vers une neutralisation de l’ouvrage.

La neutralisation d’une digue consiste à supprimer tout risque de rupture ; elle n’offre par conséquent plus de protection contre les inondations.

1982, 2001, 2016, 2018, Saint-Pierre en proie aux crues…

Le témoignage de Pierre Clérout

Les alertes à Saint-Pierre

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2 réponses

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